LE GRAND JOUR… un defi à la hauteur de mon coeur malade ….
Le départ est donné à 8h ce matin.

Depuis le refuge de SAVOIE 2532m, le petit groupe file vers le COL BASEI. ça grimpe ! ça grimpe avec toutes les difficultés et la montagne. La vue est magnifique sur le lac LEITA et me fait oublier que ma respiration siffle de temps en temps à cause de l’altitude, mon cœur malade doit s’habituer à toute cette hauteur.
Après la pause, le trekking se transforme en alpinisme, passage rocheux à escalader, puis soudain la neige à perte de vue.
Que de verticalité !
Oh là là je déteste la neige !! Moment de panique et je prends donc position juste derrière mon guide. Des heures et des heures de marche dans les traces de mon guide Eric. Je reste concentrée, silencieuse pour éviter le moindre faux pas. Ici la pente est vertigineuse et je n’ose pas imaginer la moindre chute ici sous peine de faire du toboggan.
Le voilà enfin ! LE COL BASEI à 3176m. Mon premier 3000m. Je suis euphorique ! C’est depuis de point de vue magnifique que nous allons pique-niquer… vous imaginez !! Un soleil magnifique.
Jusqu’alors, depuis mon accident cardiaque, je n’avais pas encore dépassé les 2756M d’altitude l’an dernier en passant par la variante du Col des Fours (TMB 2018).
C’est un moment de grande intensité intérieurement ! Le trekking me fait grimper si haut dans la montagne alors que j’ai coulé si profondément pendant mon coma. Tous mes sens sont en éveil… surtout l’écoute de mon coeur… il semble bien supporter cette altitude. Je ne souffre pas, respire normalement et réalise même une petite video.
Le soleil tape si fort que je me barbouille le visage de crème de protection.



Le plus dure reste à faire … la descente … pour moi un enfer ! Je ne suis pas skieuse et je vais dévaler sur les fesses et enchainer une dizaine de chutes pour ne pas dire un quinzaine ? Une vingtaine ? Je n’arrive pas à enfoncer mes talons dans la neige pour descendre ces lignes verticales ! La scène est diaboliquement horripilante .. mais je m’épuise moralement et physiquement ! Mon moral en prend un coup car je dois reconnaitre que mes aptitudes physiques sont limitées dans ce domaine.

Quand je pose mes bâtons au refuge de BENEVOLO 2285m je suis heureuse de cette belle aventure…. je tente de garder que le positif de cette journée mais je vais constater les jours suivants que ces chutes ont profondément entamés mon moral.
Pour le moment, c’est l’heure d’arroser mon 1er 3000 mètres 🙂 avec toute l’équipe face aux montagnes.
9.4km/ 663 d+/ 928 d-/5h40 de marche
Lundi 25 juin 2018
Nathalie LEMIERE pour COEUR DE FINISHER ©